1. |
Fugue
03:50
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Combien de temps, dis
Qu’on n’a pas fugué
Vers l’écume, au galop
Train de nuit, sac à dos
Combien de temps, dis
Qu’on n’a pas mis les bouts
Frères de sang, frères de tout
A la mort, à la vie
Combien de temps, dis
Qu’on n’a pas fui en stop
La peur au ventre
Et le vent dans le dos
Tu nous revois, dis
Apprentis baroudeurs
Les grands airs, les grands mots
L’azur à fleur de peau
Qui
Aujourd’hui
S’inquièterait pour nous ?
Qui
Aujourd’hui
S’inquièterait pour nous ?
Ça fait une paye, dis
La forêt, les pétoches
Les billets dans la poche
Le briquet, le couteau
Ça fait un bail, dis
Le matin, la grisaille
Sur les aires de repos
Et c’est loin, Bilbao ?
Tu te souviens, dis ?
Nos voiliers, nos montagnes
Nos plans sur la comète
Nos châteaux en Espagne
Ça te revient, dis ?
Le silence de la mer
Le désert hivernal
Des stations balnéaires
Qui
Aujourd’hui
S’inquièterait pour nous ?
Qui
Aujourd’hui
S’inquièterait pour nous ?
Et vu qu’on a pris l’eau
Qu’on n’a presque plus rien
Autant laisser en plan
Le peu qui nous retient
Est-c’qu’on y croit encore
A l’appel du lointain
Est-c’qu’on y croit encore
On verra en chemin
Qu’est c’qu’on attend, dis
Le jour se lève
Nos voiles se gonflent
Les chevaux s’impatientent
Qu’est c’qu’on attend, dis
Me dis qu’t’as peur
De quitter la torpeur
De prendre la tangente
Et cette fois-ci, c’est pour de bon
La belle étoile
Les lits dans la mousse
Le toit des frondaisons
C’est pour de bon, les archipels
Les palaces délaissés
Le vertige des falaises
Et des constellations
Qui
Aujourd’hui
S’inquièterait pour nous ?
Qui
Aujourd’hui
S’inquièterait pour nous ?
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2. |
Je dérive
03:19
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Au matin l’étincelle
L’horizon qui m’appelle
Je m’enfuis
Au hasard, à l’instinct
Hall de gare, premier train
C’est parti
Et vaille que vaille
Au gré du rail
Je dérive
Dans le sens de la marche
Tout s’éteint, tout s’efface
Je dérive
Éoliennes, champs de blé
Entrepôts, peupliers
Je somnole
Un tunnel, une étoile
L’horizon se dévoile
Je m’envole
Et vaille que vaille
Au gré du rail
Je dérive
Dans le sens de la marche
Tout s’éteint, tout s’efface
Je dérive
Une escale sous la pluie
Un enfant me sourit
Sur le quai
Oublié, d’où je viens
Où je vais, j’en sais rien
Et après
Et vaille que vaille
Au gré du rail
Je dérive
Dans le sens de la marche
Tout s’éteint, tout s’efface
Je dérive
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3. |
Ces vents contraires
03:12
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4. |
Des oiseaux
04:26
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J’étais parti sans rien
Je fuyais mon pays
Échoué, mort de faim
Aux abords d’un ferry
Vous m’avez trouvé là
Vous m’avez recueilli
Depuis, sous votre toit
Je reviens à la vie
Dans la chambre d’enfant
Les fleurs du papier-peint
J’y passe tout mon temps
Mais je ne touche à rien
Je dois être discret
Observer le silence
La lumière allumée
Trahirait ma présence
Dehors
Dans la ville qui tremble
Des oiseaux se rassemblent
Et espèrent
J’entrouvre les rideaux
Je peux voir par temps clair
Le ballet des cargos
Et là-bas l’Angleterre
Une nuit, je me noie
Me réveille en sursaut
Vous êtes à mon chevet
Pour me sauver des eaux
Dehors
Dans la ville qui tremble
Des oiseaux se rassemblent
Et espèrent
Vous parlez d’un ami
Qui prend souvent la mer
Qui de jour ou de nuit
Peut passer la frontière
Quand viendra le moment
Quand viendra mon départ
Aurons-nous bien le temps
De nous dire au revoir
Dehors
Dans la ville qui tremble
Des oiseaux se rassemblent
Et espèrent
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5. |
Le temps qu'il faut
03:30
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Tu connais la maison
Tu sais où est ta chambre
Tu es chez toi ici
Tu vis ta vie comme bon te semble
Les enfants sont ravis
Tu joues bien mieux que moi
Adélaïde aussi
Se réjouit que tu sois là
Le temps qu’il faut
Mon ami
Le temps qu’il faut
Ici, tu peux dormir
Te refaire une santé
Et retrouver le goût
De lire, d’écrire et de flâner
Il y a les étangs
Il y a les sentiers
Il y a la brume qui s’attarde
Aux branches du verger
Le temps qu’il faut
Mon ami
Le temps qu’il faut
La ville est loin derrière
Le sommeil est profond
Ici on peut se taire
Et laisser faire les saisons
La lune à ton chevet
Le souffle dans les feuilles
Le printemps qui te fait du pied
Et la vie qui te fait de l’œil
Le temps qu’il faut
Mon ami
Le temps qu’il faut
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6. |
L'artillerie lourde
02:59
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C’est une vraie boucherie
C’est quand même fou qu’on ait sorti l’artillerie lourde
Qu’on n’ait pas su parlementer
Que toi et moi, on ait laissé parler la poudre
Il a suffi d’un mot en l’air
D’une balle perdue
Pour qu’on s’inflige un feu d’enfer
Une pluie d’obus
C’est une vraie boucherie
Dans la tourmente on a tiré sur tout c’qui bouge
On n’a pas fait dans la dentelle
Et sans pitié on s’est châtié à boulets rouges
Depuis longtemps, c’était tendu
A la frontière
Les escarmouches étaient fréquentes
Et meurtrières
On n’aurait jamais cru
Qu’on tomberait si bas
On n’aurait jamais cru
C’est une vraie boucherie
C’est au lance-flammes qu’on a brûlé les années douces
C’est au sarin, c’est au napalm
Pour être sûr que plus jamais rien ne repousse
Chacun pour soi dans sa tranchée
Le cœur en sang
Ni l’un ni l’autre
On n’a pensé au drapeau blanc
On n’aurait jamais cru
Qu’on tomberait si bas
On n’aurait jamais cru
C’est une vraie boucherie
Ne reste plus de toi et moi qu’un champ de ruines
Et que pourrai-je, que pourras-tu
Bâtir de neuf sur un terrain truffé de mines
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7. |
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Les flammes dansent dans la nuit
Les flammes dansent, c’est joli
Et je les regarde danser
La maison brûle dans la nuit
La maison brûle, m’éblouit
Mais je la regarde brûler
Brûle, brûle, brûle bien
Brûle, qu’il ne reste rien
De la maison d’enfance
Je n’aurai pas à faire le tri
À décider de ce qui doit
Être gardé ou bien détruit
Je n’aurai pas à faire le tri
Je n’aurai pas à regretter
Le feu redouble d’appétit
Brûle, brûle, brûle bien
Brûle, qu’il ne reste rien
De la maison d’enfance
C’est une fin plutôt grandiose
Pour le buffet en bois de rose
Et les jouets dans la remise
Une flambée providentielle
Pour les photos, pour les dentelles
Et tout c’qui dort dans les valises
Brûle, brûle, brûle bien
Brûle, qu’il ne reste rien
De la maison d’enfance
Adieu poussière, adieu soupente
Le feu s’attaque à la charpente
Dans quelques heures, je serai loin
Adieu poussière, adieu brasier
Années légères et lourds secrets
Dans quelques heures, je serai loin
Brûle, brûle, brûle bien
Brûle, qu’il ne reste rien
De la maison d’enfance
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8. |
Île
03:57
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Une île déserte en pleine mer en plein orage
On a du bol quand tu vois la gueule des nuages
Un bout de terre comme un radeau dans les remous
On la croirait sortie des eaux rien que pour nous
Il va falloir qu’on soit patients, qu’on reste zen
On n’y peut rien quand les éléments se déchaînent
Le temps d’amarrer le canot, et tu verras
J’vais nous trouver un coin au sec, un genre de toit
C’est ça qu’il nous fallait
C’est ça
Entre les roches, on est bien au chaud tous les deux
On peut encore se rapprocher un tout p’tit peu
D’habitude, j’ai peur de la foudre, mais là ça va
J’arrive pas à trop à m’inquiéter, j’sais pas pourquoi
Le temps passe vite à tes côtés, déjà la nuit
On a parlé de toi de moi, on s’est tout dit
A la faveur d’un éclair, nos yeux se croisent
Entre insulaires, on va pas faire de périphrases
C’est ça qu’il nous fallait
C’est ça
J’ai l’impression qu’on a dormi pas mal de temps
Le ciel est bleu, la mer est d’huile, un poil de vent
Apparemment notre canot a pris le large
Dans la panique, j’ai dû louper mon noeud d’ancrage
On n’est vraiment pas malheureux sur ce caillou
L’amour, le soleil, les poissons, on a tout
Et comme sans doute on nous croit morts plus rien ne presse
Pourquoi s’épuiser à lancer des S.O.S
C’est ça qu’il nous fallait
C’est ça
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9. |
Dans la forêt
03:49
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Tu vas toujours plus loin dans la forêt
Je reste seul
À la maison
Tu vas toujours plus loin dans la forêt
Je suis jaloux
Des frondaisons
Quand tu es de retour, le chien aboie
Le silence est de mise
Et je ne saurai rien
Rien de ce qui se joue, pour toi là-bas
Rien
De ce que les grands arbres
Attendent de toi
Tu vas toujours plus loin dans la forêt
Les bois profonds
N’ont pas de fin
Tu vas toujours plus loin dans la forêt
Dans la maison
Le feu s’éteint
Quand tu es de retour, le chien aboie
Je n’osais plus t’attendre
Je ne me lève pas
Quand tu es de retour, je sais déjà
Que tu ne diras rien
De ce que les grands arbres
Attendent de toi
Tu t’es perdue là-bas dans la forêt
Les nuits s’allongent
Le ciel est bas
Tu t’es perdue là-bas dans la forêt
Dans la maison
Le sol est froid
Au moindre coup de vent, le chien aboie
Tu ne reviendras pas
Et je prends les devants
De là où nous vivions, je m’éloigne à grands pas
Je me doute à présent
De ce que les grands arbres
Attendaient de toi
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10. |
Nous
03:02
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Nous avons nos écarts
Nos ivresses furtives
J’ai le goût du hasard
Et toi de la dérive
Il y a mes dérapages
Il y a mes envolées
Il y a tes mirages
Tes étreintes cachées
Toujours
Nous revenons à
Toujours
Nous revenons à
Toujours
Nous revenons à
Nous
Parfois le cœur s’emballe
L’échappée se fait belle
Et voilà que chancelle
Notre entente cordiale
Alors je perds le fil
Alors tu perds la foi
Alors chacun pour soi
Et chacun sur son île
Toujours
Nous revenons à
Toujours
Nous revenons à
Toujours
Nous revenons à
Nous
Faut pas, faut pas, faut pas
Faudrait pas les faux-pas
Faut pas, faut pas, faut pas
Faudrait pas les faux-pas
Mais c’est toi, c’est moi, c’est nous
C’est comme ça
Faut pas, faut pas, faut pas
Faudrait pas les faux-pas
Faut pas, faut pas, faut pas
Faudrait pas les faux-pas
On ne se refait pas
Malgré nos escapades
Malgré nos incartades
Notre coquille de noix
Flotte comme il se doit
Tu le sais comme moi
A moins que la terre tremble
A moins l’on se noie
Nous vieillirons ensemble
Toujours
Nous revenons à
Toujours
Nous revenons à
Toujours
Nous revenons à
Nous
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Thibaud DEFEVER Étel, France
Pendant 20 ans, on a connu Thibaud Defever sous le nom de Presque Oui avec 5 albums à son actif.
Aujourd'hui, il sort le 6ème : Le temps qu'il faut, sous son propre nom, accompagné du Well Quartet.
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